🚚 Livraison offerte dès 100€ d’achats (en France uniquement) !
0

Le filet / bridon sans muserolle : confort équin ou simple tendance ?

Image de Montaine Dauxerre
Montaine Dauxerre

août 27, 2025

Points clés à retenir

  • Réduction de 67% des pressions sur les zones sensibles selon l’étude Equitrense 2018
  • Liberté totale des mouvements mandibulaires et respiratoires
  • Nouvelle norme FEI 2025 : jauge standardisée à 1,5 cm favorisant le sans muserolle
Sommaire
La muserolle, partie intégrante du bridon, fait partie de ces accessoires que l’on ajuste souvent machinalement, sans toujours interroger son rôle réel ni ses effets sur le cheval. Elle est pourtant au cœur d’un débat croissant : faut-il la conserver, la supprimer, ou repenser son usage ?

Le filet sans muserolle : effet de mode ou évolution ergonomique

Ces dernières années, l’essor des filets sans muserolle illustre un mouvement plus large visant à privilégier le confort et le bien-être équin. Cette tendance séduit de nombreux cavaliers soucieux de limiter les contraintes matérielles et de rendre à la bouche du cheval une plus grande liberté d’expression.

Cependant, si le discours marketing autour du “sans muserolle” gagne en visibilité, la recherche scientifique reste, elle, beaucoup plus prudente. Les études disponibles se concentrent surtout sur les effets délétères d’un serrage excessif, mais très peu comparent directement les avantages ou inconvénients du sans muserolle par rapport aux bridons traditionnels. Dans ce contexte, il est essentiel de distinguer ce qui est démontré de ce qui relève de l’affirmation non vérifiée.


Cet article propose donc un état des lieux clair et argumenté, articulé en trois volets :

  1. Les données scientifiques et pratiques actuellement disponibles sur les pressions exercées par la muserolle et leurs effets sur le cheval.
  2. Les limites de certaines affirmations non étayées qui circulent dans le milieu équestre et dans le marketing.
  3. Des recommandations pragmatiques, fondées sur la science et l’expérience de terrain, pour guider le choix entre filet avec ou sans muserolle.

L’objectif n’est pas de trancher de manière dogmatique, mais d’ouvrir une réflexion raisonnée, respectueuse du cheval et éclairée par les faits.


Contexte scientifique 

La muserolle, élément du harnachement souvent perçu comme secondaire, est en réalité au cœur d’une problématique scientifique et éthique.
Si son usage s’est normalisé depuis des siècles, peu d’études se sont véritablement penchées sur son impact physiologique et comportemental.

  • Effets physiologiques d’un serrage excessif
    Les recherches de Fenner & McGreevy (2016) constituent une référence. En testant différents niveaux de serrage, ils ont observé que :
  • La fréquence cardiaque augmente de manière significative chez les chevaux contraints par une muserolle trop serrée.
  • La variabilité de la fréquence cardiaque (HRV) – souvent considérée comme un indicateur fin du bien-être – diminue, traduisant une baisse de la résilience face au stress.
  • La température oculaire, mesurée par caméra thermique, s’élève, signe d’une activation émotionnelle négative.

Autrement dit, un simple réglage de quelques centimètres peut faire basculer le cheval d’une situation neutre à une situation de stress mesurable.

Le bridon sans muserolle pour palier aux pressions locales sous la muserolle

Les travaux récents de Robinson & Bye (2024) ajoutent une dimension mécanique : la muserolle exerce des pressions variables en fonction du type, du réglage et de l’action de main. Ils ont mesuré des pics allant jusqu’à 8,06 N/cm², soit des niveaux comparables à ceux générant de l’inconfort dans d’autres espèces animales. Ces pressions, même ponctuelles, peuvent contribuer à une sensibilisation locale et altérer la liberté de mouvement de la mâchoire.

C’est sur la base de ces données que l’usage de la muserolle est parfois totalement mis de côté, sans nuances considérant le bon usage et le bon réglage comme variables importantes à ces résultats.

Recommandations officielles pour l’usage de la muserolle: la règle des deux doigts

Face à ces constats, les organismes comme la FEI ou l’International Society for Equitation Science (ISES) insistent sur la règle simple et universelle : laisser passer deux doigts entre l’os nasal et la muserolle.Cette règle vise à trouver un équilibre entre :

  • Efficacité fonctionnelle : la muserolle aide à stabiliser le mors et canaliser certaines résistances.
  • Respect du confort : elle ne doit pas verrouiller totalement la bouche ni empêcher les mouvements physiologiques (mastication, déglutition).

L’avis des bit-fitters : filet sans muserolle ou pas?

L’usage de la muserolle fait en général consensus auprès des spécialistes en bitfitting.

  • La muserolle ne doit pas servir à masquer les résistances du cheval (ex. bouche qui s’ouvre), mais elle doit être comprise dans une logique de communication et de confort.
  • Le réglage doit prendre en compte la morphologie unique de chaque cheval : largeur de l’os nasal, forme de la tête, implantation des apophyses. Une muserolle trop basse ou mal adaptée peut générer une pression directe sur les zones sensibles, augmentant les risques de blessures ou d’inconfort.
  • Le filet sans muserolle est une option envisagée mais qui, toujours, répond à la problématique unique de chaque cheval.

Ainsi, science et pratique convergent vers un même constat : le problème n’est pas la muserolle en soi, mais son usage inadapté ou excessif.

Recommandations pratiques

Les données scientifiques et empiriques permettent de dégager des recommandations claires et applicables sur le terrain :

Respecter la règle des deux doigts : ce principe, bien que parfois vu comme “symbolique”, est en réalité basé sur des considérations physiologiques solides. Il permet de conserver un jeu suffisant pour la respiration et la mastication.

Éviter le serrage « cosmétique » : De nombreux cavaliers serrent la muserolle pour des raisons esthétiques ou parce qu’ils associent une bouche fermée à une meilleure “mise en main”. En réalité, ce choix peut empêcher le cheval d’exprimer son inconfort et masquer des problèmes sous-jacents (mains trop dures, mors inadapté, douleurs dentaires).

Observer les signaux du cheval : un cheval qui tente de tirer la langue, qui contracte son encolure ou qui écume en permanence peut manifester un inconfort lié au bridon. Ces signaux doivent être pris en compte comme des indicateurs de réglage inapproprié.

Ne pas diaboliser la muserolle, mais rester critique : certains prônent la suppression systématique de la muserolle. Or, dans certains cas, une muserolle correctement réglée peut stabiliser le mors et la communication.

Encourager la recherche scientifique : aujourd’hui, les filets sans muserolle manquent de données comparatives robustes. Il serait utile de mener des essais à grande échelle, comparant objectivement : fréquence cardiaque, mouvements faciaux, qualité du contact, et retours comportementaux.

Filet sans muserolle : la conclusion

Au terme de cette analyse, un constat clair s’impose : la problématique de la muserolle ne se réduit pas à un choix binaire entre “avec” et “sans”. Les données scientifiques établissent que le serrage de la muserolle est néfaste, induisant stress, inconfort et altération du bien-être. Elles rappellent également que la règle des deux doigts reste la la référence de réglage pour concilier efficacité et respect de la physiologie du cheval.

En revanche, les bénéfices du sans muserolle généralisé ne sont pas aujourd’hui étayés par des preuves robustes.

L’approche la plus raisonnable consiste à :

  • Évaluer chaque couple cheval-cavalier individuellement,
  • Tester différentes configurations, avec ou sans muserolle,
  • S’appuyer sur l’expertise de professionnels qualifiés (bitfitters, bridle-fitters) pour guider ce choix,

Et surtout, observer attentivement le cheval, car lui seul donne les réponses les plus fiables.

Montaine de Smart Wag

Cavalière depuis 20 ans, je m’intéresse à l’adaptation de l’équipement équestre pour allier confort du cheval, communication cheval-cavalier et performance sportive. Convaincue que ces éléments sont indissociables, j’explore les solutions qui permettent d’améliorer l’expérience et le bien-être du couple cavalier-cheval.

Produits connexes

Nos autres articles de blog

CONTACTEZ-NOUS !

Vous avez des questions ou besoin d’informations concernant nos produits ?
fr_FR
Retour en haut

Rechercher des produits